TOUT SAVOIR SUR LE TRICÉRATOPS

Tricératops -

TOUT SAVOIR SUR LE TRICÉRATOPS

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Ayant vécu à la fin du Crétacé, le Tricératops est certainement le dinosaure à cornes le plus connu de son temps. Il est reconnaissable par sa collerette et ses trois cornes dont il tire d'ailleurs son nom. Ce grand dinosaure de près de 10 tonnes a partagé l'affiche et la gloire avec le célèbre T-Rex dans « Jurassic Park ». S'il est aujourd'hui l'un des dinosaures à propos duquel on a recueilli le plus d'informations, c'est parce que des centaines de spécimens bien conservés ont été découverts à la fin du XIXe siècle. Cet article vous en fait découvrir davantage sur le Tricératops : description, mode de vie, historique, classification, évolution physique. Alors enfilez vos bottes et direction le Crétacé !

Qu'est-ce que le Tricératops ?

Le Tricératops est un genre de dinosaure herbivore éteint, appartenant à la famille des cératopsidés. C'est un très gros dinosaure ayant vécu à la fin du Crétacé, il y a 66 à 68 millions d'années, dans la partie ouest de l'Amérique du Nord. Son nom, issu du grec « tri » (trois) + « keras » (cornes) + « ops » (visage), signifie donc « tête à trois cornes ». Mais en réalité, il ne possède que deux véritables cornes. La troisième est plus courte et se trouve à l'extrémité de son museau. Elle est constituée de kératine, une protéine molle que l'on retrouve dans les ongles de l'Homme. Elle ne lui était donc pas aussi utile que les deux autres, plus grandes, lors des combats. Ayant vécu à la même ère que le redoutable Tyrannosaure, le Tricératops avait comme principal prédateur ce dernier.

Description

Le Tricératops est un dinosaure de 8 à 9 mètres de long et 4 mètres de haut, soit l'équivalent d'un bus scolaire. Il pesait entre 4,5 et 10 tonnes. Sa vitesse de course était quant à elle moyenne. Celle-ci est estimée à 25 - 30 km/h.

Une morphologie caractéristique des Cératopsiens

Le Tricératops appartient donc au groupe des Cératopsiens qui comprend de nombreuses espèces de dinosaures aux apparences variées. Celles-ci partagent néanmoins certaines caractéristiques communes telles que la présence d'une queue relativement courte ne faisant pas office de contrepoids comme chez d'autres dinosaures à l'instar du Tyrannosaure ou du Vélociraptor.

Les cératopsidés sont des animaux quadrupèdes. Le Tricératops n'échappe pas à la règle. Il possède deux pattes postérieures et deux pattes antérieures. Ses membres postérieurs sont plus longs que ses membres antérieurs. Ils sont en forme de piliers et sont robustes. Les pattes avant, plus courtes, sont dotées de grandes crêtes osseuses et de muscles puissants. Celles-ci sont d'une puissance remarquable. En effet, non seulement elles doivent supporter le poids important de la tête, mais doivent aussi assurer l'équilibre lorsque la tête se balance pour brouter ou pour combattre.

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Une tête qui ressemble à un énorme casque osseux

Le signe le plus distinctif du Tricératops est son large crâne doté d'une collerette cervicale. Le tout mesure 2 mètres de long et fait penser à un énorme casque osseux. Le crâne du Tricératops le plus large qu'on ait découvert mesure 2,5 mètres, soit près du tiers de la longueur de l'animal. La collerette est constituée d'une lame osseuse pleine, et non trouée comme c'est le cas chez d'autres genres. Cela montre qu'elle servait plus à la défense qu'à soutenir les muscles des mâchoires. Elle était en outre vascularisée. Ce qui prouve qu'elle remplissait certainement aussi un rôle de régulateur thermique. Selon la température, elle pouvait libérer ou emmagasiner la chaleur. Chez certaines espèces, la collerette se termine par de nombreuses petites épines, offrant une protection supplémentaire.

Malgré son énorme tête osseuse, le Tricératops n'avait pas un petit cerveau comme on aurait pu le croire. Des moulages de sa cavité crânienne montrent qu'il avait un cerveau de taille raisonnable et de structure complexe. Ce qui suggère qu'il n'était pas aussi « stupide » qu'on le croyait. Des études ont montré que les Cératopsiens étaient plus agiles et plus rapides que les Stégosaures, mais moins que les Théropodes et les Ornithopodes.

Les mâchoires du Tricératops sont garnies de colonnes de dents qui lui servaient sûrement à cisailler ses nourritures. Par ailleurs, sa peau était assez particulière. Chez certaines espèces comme le Psittacosaurus, elle était couverte de poils.

D'autres études supposent que toute la tête du Tricératops, à l'exception de la zone autour des narines et des joues, était couverte de kératine. Comme celle-ci est colorée chez les oiseaux, on a des raisons de croire que le crâne du Tricératops était, lui aussi, très coloré.

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Des cornes très puissantes pour le combat

Comme évoqué plus haut, le Tricératops possède trois cornes, dont deux longues cornes frontales et une corne nasale courte et épaisse. Cette morphologie montre des similitudes avec le rhinocéros.

Les deux premières cornes mesurent plus d'un mètre de long, voire plus chez certaines espèces où elles dépassent le bec de l'animal. Leur noyau osseux mesure 90 cm.

En ce qui concerne la corne nasale, celle-ci est courte chez le Tricératops bien que ce dernier appartienne à la famille des Cératopsidés à collerette courte, où la corne nasale est généralement plus longue que les cornes frontales.

Sur de nombreux spécimens découverts, on a pu constater que certains crânes, cornes et collerettes ont été endommagés. Cela suppose que les Tricératops se battaient sûrement entre eux en heurtant leurs cornes. Toutefois, les cornes étaient sans aucun doute réservées aux vrais ennemis, c'est-à-dire aux prédateurs. Face à ces derniers, ils devaient se regrouper. Ils mettaient les plus jeunes au centre, comme le font les éléphants. Les mâles faisaient alors face au prédateur avec leurs cornes pointues. Celles-ci constituaient une barrière de protection dissuasive contre les prédateurs. Bien qu'ils pouvaient charger leurs agresseurs avec leurs cornes, à la manière du rhinocéros, leur coup n'était sûrement pas plus violent que celui de ce dernier en raison du poids de leur crâne.

Outre ce rôle de défense contre les prédateurs, les cornes du Tricératops remplissaient aussi d'autres fonctions. Il s'agissait d'une affirmation du rôle de mâle dominant au sein du groupe. Les combats à coups de cornes entre Tricératops faisaient sûrement s'affronter des mâles voulant séduire des femelles. Il s'agissait aussi d'un moyen de communication pour le troupeau.

Classification du Tricératops

Le Tricératops appartient comme nous l'avons précisé à la famille des Cératopsidés, de l'ordre des Ornithischiens. Sa classification a fait l'objet de nombreux débats au fil des années. La principale confusion vient de sa collerette courte et de sa corne nasale courte. En effet, il ne partage pas les caractères des autres animaux de son groupe. Ceux qui possédaient une collerette courte avaient tous des cornes longues sur le museau.

Au moment de sa première classification, Richard Swann Lull avait émis l'hypothèse de deux groupes : le premier groupe avec de petites collerettes réunissait les Monoclonius et les Centrosaurus, dont le Tricératops (Centrosaurinae) et le second avec de longues collerettes regroupait les Cératopsiens et les Torosaurus (Ceratopsinae).

Cette première classification a été remise en cause par le paléontologue Charles Mortram Sternberg en 1949. Ce dernier pensait alors que le Tricératops était plus proche du Chasmosaurus et de l'Arrhinoceratops si on regardait les caractéristiques de son crâne et de ses cornes. Selon lui, le Tricératops faisait donc partie des Cératopsiens, et non du groupe Centrosaurinae comme l'affirmait Richard Swann Lull. De nombreuses découvertes ultérieures ont confirmé cette hypothèse. Selon celles-ci, toutes les caractéristiques du Tricératops correspondent à la famille des Cératopsidés, à l'exception de sa collerette courte.

fossile crane triceratops

Une autre hypothèse a été avancée en 2010 par John Scannella et Jack Horner du Museum of the Rockies. Après avoir étudié 38 crânes de Hell Creek, ils ont conclu que les Tricératops adultes n'avaient pas de collerette raccourcie. Ceux qui avaient été considérés jusqu'ici comme des Tricératops étaient en réalité des individus jeunes. Les adultes étaient d'après eux, en réalité, des Torosaurus.

Cette hypothèse n'a pas été confirmée par d'autres travaux. Au contraire, elle a été contredite par plusieurs publications. Celles-ci argumentaient sur le fait que les deux genres avaient des différences morphologiques notables. On a aussi découvert des Torosaurus presque adultes. Par ailleurs, les perforations supposées apparaître avec l'âge ne sont pas une évolution ontogénique normale chez les Cératopsiens.

Neuf espèces de Tricératops ont été découvertes : T. prorsus, T. galeus, T. albertensis, T. eurycephalus, T. sulcatus, T. alticornis, T. maximus et T. ingens. Mais certains spécimens autrefois classés séparément sont aujourd'hui rassemblés au sein d'une même espèce. C'est le cas des T. flabellatus, T. serratus, T. elatus, T. calicornus et T. obtusus qui appartiennent en fait à une seule espèce : le T. horridus.

L'évolution physique du Tricératops

Des études ont montré que de nombreux changements dans la forme du crâne du Tricératops s'opéraient au fur et à mesure que l'animal grandissait. Ainsi, sur les plus petits crânes, on a retrouvé de petites cornes nasales droites. Sur les crânes légèrement plus grands, appartenant sûrement à des individus jeunes, elles étaient recourbées vers l'arrière. Les os époccipitaux bordant la collerette étaient, eux, de forme triangulaire.

Plus l'animal grandissait, plus son crâne augmentait de volume et plus les cornes se courbaient vers l'avant. Les os époccipitaux devenaient, quant à eux, plus plats, voire invisibles.

Historique

Le Tricératops a été découvert par le collectionneur de fossiles John Bell Hatcher, en 1888. Celui-ci a exhumé un crâne complet de Tricératops en faisant des recherches autour du Niobrara County, dans le Wyoming. Depuis, de nombreux spécimens ont été déterrés en Amérique du Nord, dont au moins un squelette complet et plus de 500 crânes découverts par Barnum Brown à la fin du XIXe siècle.

À la fin du XXe siècle, une cinquantaine d'autres crânes de Tricératops ont encore été retrouvés en Amérique du Nord. Ceci prouve que cet animal vivait certainement en troupeaux. D'après le paléontologue John Scanella, on ne peut pas se promener à Hell Creek sans tomber sur des ossements de Tricératops. C'est cette affluence qui a contribué à la popularité de ce dinosaure. À ceci s'ajoute le fait qu'il a une structure crânienne massive. Il se fossilise donc plus facilement.

Une cinquantaine de squelettes, complets ou partiels, ont encore été mis à nu entre 2000 et 2010. Ils ont des âges variés, allant du nouveau-né à l'adulte. Aux États-Unis, dans le Montana, des os de Tricératops et de Tyrannosaures ont été retrouvés tout près des lits sédimentaires les plus récents du Crétacé. Preuve que ces animaux font partie des derniers dinosaures ayant vécu sur la Terre.

triceratops cretace

Quel est le mode de vie du Tricératops ?

Comme on l'a vu plus haut, les Tricératops vivaient en troupeaux. Parfois, on retrouvait même d'autres dinosaures dans le groupe. Ils vivaient dans les prairies et forêts de l'actuelle Amérique du Nord où règne un climat doux.

En ce qui concerne son régime alimentaire, le Tricératops est un dinosaure herbivore. Son énorme mâchoire avec de longues séries de dents serrées permettait de cisailler les herbes. Cette forme unique des dents laisse supposer que les végétaux broutés par le Tricératops devaient être très fibreux. C'est le cas des conifères, des plantes à fleurs et des cycas.

Grâce à sa tête basse, il broutait les plantes herbacées et les fougères. Les cornes pliaient, quant à elles, les branches d'arbres trop hautes autrement afin de récupérer les feuilles. Des études ont montré que lorsque les dents du Tricératops étaient trop usées, d'autres repoussaient.

Les Tricératops et l'univers de l'art

La morphologie particulière du Tricératops fait qu'il figure régulièrement sur les affiches de films ou dans les documentaires avec des dinosaures. De nombreux jeux vidéos intègrent même cet animal si célèbre.

Mis à part le fameux « Jurassic Park » de Steven Spielberg en 1993, un Tricératops est aussi visible dans le film d'animation « Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles » de George Lucas et Steven Spielberg en 1988. Dans la série documentaire « Prehistoric Park » sortie en 2006, un Tricératops a été sauvé de l'extinction par Nigel Marven.

Par ailleurs, la bataille entre le Tricératops et le Tyrannosaure est un thème récurrent dans les livres d'enfants avec des dinosaures.

Dans le domaine de l'art, l'artiste peintre Charles R. Knight a réalisé une fresque murale montrant une confrontation entre les deux dinosaures en 1942. L'œuvre est visible au Field Museum of Natural History.


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